Une des notes qui caractérisent les climats méditerranéens est la présence de plantes fleuries pendant toute l’année et le développement de floraisons particulières en hiver. Souvent, il s’agit de plantes ayant une vie très courte, qui accomplissent leur cycle biologique complet en l’espace de quelques jours, entre l’hiver et le printemps.
Le phénomène est aussi lié à la distribution des précipitations qui se concentrent pour la plupart dans les saisons fraîches, de la fin de l’automne au printemps et sont suivies d’une longue période aride pendant laquelle beaucoup de plantes entrent en repos végétatif, perdant leurs feuilles et concentrant leur activité dans les organes souterrains.
La végétation s’adapte à ces modifications du cycle biologique de différentes façons avec le xérophytisme: épaississement de la cuticule foliaire, pruinosité, glaucescence, duvet superficiel, servant à réduire la transpiration, avec le thérophytisme, c’est-à-dire, la contraction du cycle biologique pendant l’année, confiant la conservation de l’espèce aux nombreuses graines qui vont murir l’année suivante, avec le géophytisme, c’est-à-dire, la concentration des activités vitales dans des organes souterrains, comme tubercules, bulbes et rhizomes.
Les vents compliquent encore l’action combinée des températures et des pluies; dans certains cas, ils peuvent réduire le développement de certaines espèces et dans d’autres cas, modifier leur allure naturelle. Enfin, une autre condition particulière de la zone méditerranéennes est la luminosité élevée, comparable à celle des hauteurs alpines. La végétation réagit à cette stimulation avec des comportements de défense, comme la brillance des feuilles, typique du Laurier, pour réfléchir une partie des radiations lumineuses, dont l’excès pourrait nuire au processus de la photosynthèse.
Lois pour en savoir plus
Quand la végétation évolue sans l’intervention de l’homme, elle rejoint, après différents stades, un état final relativement stable que l’on nomme climax. Le climax italien, comme celui de la Vallée de San Lorenzo est représenté par la forêt de chênes verts. Elle est constituée par des arbres d’une hauteur allant jusqu’à 15 mètres, au feuillage compact qui empêche le passage de la lumière et réduit la présence d’herbes et d’arbustes dans le sous-bois, où prédominent les arbustes comme l’arbousier, la filaire, l’alaterne, accompagnés de nombreuses espèces grimpantes comme le tamier, la salsepareille, qui grimpent sur les arbustes et sur les arbres pour s’ouvrir une voie vers la lumière.
Mais, dans la réalité, la végétation de la Vallée, comme la végétation de la plupart de notre péninsule, a été modifiée par l’intervention de l’homme, qui a changé son aspect originel, en le conduisant à des stades de dégradation plus où moins graves, avec l’exploitation du terrain, les coupes, l’insertion de nouvelles cultures. La forêt primitive s’est transformée en maquis, le maquis en guarrigue. A cela s’ajoute le problème des incendies, toujours plus fréquents, qui détruisent souvent des hectares de forêts et d’arbustes.
Les bois de chênes verts originels ne sont plus des forêts d’origine naturelle, mais des bois plus où moins remaniés par l’homme, avec des arbres qui ne sont plus de haut fût, mais taillés. La forêt de chênes verts peut être substituée en partie par les pinèdes. Il y a trois typologies de pins qui les composent: pin parasol (Pinus pinus L.) ou pin d’Italie, pin maritime (Pinus pinaster Aiton), Pin d’Alep (Pinus halepensis Mill). Le pin parasol, en réalité, n’est pas une plante spontanée de notre flore, mais une plante qui fut introduite par les Étrusques ou les Romains depuis l’Espagne et fut diffusée comme plante ornementale. Dans la Vallée de San Lorenzo où le sol est le plus souvent calcaire, le Pin d’Alep croît facilement et il peut donner origine à des pinèdes dans lesquelles on trouve aussi des arbustes comme le lentisque, le genièvre ou des plantes aromatiques comme le romarin, le thym, les cistes.
LE MAQUIS
Type de végétation formé par des arbustes au feuillage persistant, xérophytes, pourvus de petites feuilles rigides ou coriacées, réduites à de petites écailles, ou absentes et qui forment des fourrés inextricables. Dans la plupart des cas, le maquis de la Vallée de San Lorenzo dérive de la dégradation de la foret primitive climax des chênes sempervirens, dégradation due principalement à des causes anthropiques. Le maquis peut varier selon les endroits, soit dans sa structure (hauteur et densité des arbustes) soit dans la composition de sa flore.
Ce polymorphisme extrême est dû en partie au type de substrat (calcaire, siliceux, sableux, rocheux) sur lequel le maquis se développe et en partie à des facteurs de micro climat local. Mais c’est surtout l’homme avec ses activités (coupe, incendie, pâturage) le responsable majeur des différents aspects sous lesquels il se présente. Le maquis peut ainsi être classé selon les espèces prédominantes: à arbousiers, à cistes, à genièvres, à lentisques. Les différents types de maquis (haut ou bas) peuvent être donc considérés comme formes de dégradation au sens dynamique.
LA GARRIGUE
Quand la dégradation du maquis est poussée à ses extrêmes limites, la garrigue apparaît, avec des arbustes plutôt clairsemés, de 50 cm de hauteur maximum, qui poussent sur un sol rocheux et détritique et où la roche affleure. La garrigue, comme le maquis, présente des aspects différents en fonction du substrat sur lequel elle s’installe; on y trouve souvent des plantes aromatiques comme le thym, le romarin, la sauge, le genêt, l’euphorbe et les cistes.
La flore des garrigues est beaucoup plus riche et variées de celle du maquis parce que la distribution extrêmement clairsemée des arbustes, permet aux espèces herbacées pérennes (principalement bulbeuses) ou annuelles (cycle de vie bref, elles meurent à la fin du printemps après avoir laissé les graines dans le terrain) de s’installer dans les nombreux espaces libres.